En passant

LE GRAND SACCAGE DE DÉVELOPPEMENT ET PAIX

LE GRAND SACCAGE DE DÉVELOPPEMENT ET PAIX – Sous la direction de Michael Casey

–          A l’été 2012, quelques évêques conservateurs ont manifesté leur opposition au message politique des campagnes de DP. Le président de la CECC, Mgr Smith s’est empressé de transmettre cet inconfort à la direction de DP qui s’est empressé d’annuler la campagne d’automne 2012 pourtant acceptée par le Conseil National. Mgr Smith a même cité le nom de Mgr Lacroix de Québec comme un de ceux qui sont mal à l’aise avec cette campagne; ce que ce dernier a démenti publiquement. D’autres évêques auraient fait comprendre que cette campagne compromettrait leur adhésion à la campagne carême de partage $$…  Du chantage à peine voilé.

–          La plupart des évêques québécois ont manifesté leur intention de faire quand même la campagne dans leur diocèse. Le DG de DP s’est empressé d’en appeler quelques-uns pour les dissuader de faire cette campagne. Mais ils y tiennent. Le matériel (40 000 cartes postales et les documents d’accompagnement) est-t-il disponible ou a-t-il été détruit?

–          Qu’est-ce qui se passe donc à DP pour changer son orientation aussi radicalement?

–          Depuis plusieurs années DP se retrouve avec un DG autocratique, et un cercle rapproché de direction qui ne tient compte d’aucune opinion divergente. Ceux-ci ne défendent nullement l’autonomie (vs la CECC), le fonctionnement démocratique et les orientations de base de DP; ils gardent les informations importantes pour eux et utilisent à profusion la langue de bois; ils ne tiennent compte de personne dans les structures de l’organisme : ni de la volonté exprimée dans 6 assemblées régionales d’avoir une campagne forte cet automne, ni des représentations du personnel permanent de DP concernant la gestion et l’avenir de l’ONG après les coupures drastiques des subventions de l’ACDI, ni des pressions des membres et d’organismes catholiques de justice sociale qui veulent maintenir l’identité et les objectifs de départ de DP – pétition du printemps 2012 et lettres publiques.

–          Le personnel et bon nombre de membres se retrouvent avec des orientations et priorités – affirmer d’abord l’identité et l’enseignement catholique – qui n’ont plus rien à voir avec la mission originale de solidarité internationale de DP. Une douzaine d’employés ont déjà quitté et plusieurs membres dont des présidents de Conseils diocésains ont démissionné.

–          Le mécontentement envers la direction et ses manœuvres est si grand qu’une demande de démission a failli passer lors de l’assemblée régionale Québec-Nouveau-Brunswick. Le président du Conseil National, Ronald Breau, a tenté sur place d’empêcher ce vote qui a recueilli plus ou moins 1/3 des votes… à mains levéés… Sans parler de la lettre «crève cœur» des jeunes militants francophones de trois provinces (Québec, Nouveau-Brunswick et Manitoba) envoyée récemment au DG.

–          Le Conseil national, comme bien d’autres que l’on connait, disent agir «par respect pour les préoccupations de nos évêques» (en fait quelques conservateurs), ou «dans l’intérêt supérieur de l’ensemble de notre organisation». Intérêt de qui? De quoi? De l’Église? De la CECC? Du virage conservateur imposé? Il y a de quoi s’inquiéter grandement quand on entend cette phrase lors d’un Conseil national : «L’identité catholique ce sont les évêques et on doit leur obéir». Au centre de la foi chrétienne c’est Jésus Christ et son Évangile. N’ont-ils jamais entendu parler d’un certain Jésus et de ses critiques des autorités religieuses et civiles et de son action politique radicale au Temple de Jérusalem?

–          Si la direction de DP poursuit son putch, DP va devenir un autre Vision Mondiale et perdra son âme. Des partenaires du Sud vont en souffrir et beaucoup de militants vont aller militer ailleurs. Avant d’en arriver là, un changement majeur doit survenir à DP… «dans l’intérêt supérieur de l’ensemble de notre organisme».

Lucille Plourde, Gérard Laverdure, Constance Vaudrin et Marcelle Sinclair.

5 réponses à “LE GRAND SACCAGE DE DÉVELOPPEMENT ET PAIX

  1. raymonde fournier

    Je partage entièrement votre opinion. Je suis personnellement très
    démotivée et ne reconnaît plus l’organisme pour lequel je milite depuis près de 20 ans. Je suis en réflexion sur mon engagement et votre dénonciation me fait du bien.

  2. Je ne vois pas pourquoi un organisme devrait être « autonome » (entendu comme indépendant voir « dissident ») des évêques dont il n’est que l’organe.
    Il est plus que temps que du ménage se fasse là dedans et que Développement et Paix redevienne ce qu’il est par nature : le lieu de l’expression de la charité des évêques CATHOLIQUES du Canada.
    L’Eglise n’est pas une démocratie (ne vous en déplaise) et les orientations de Développement et Paix n’ont en aucun cas à être différentes de celle de toute l’Eglise.
    Quand le serviteur veut devenir le patron, il est temps de le remplacer.

    • Soutenons Développement et Paix

      Cher Béta-Rhéteur… qui ne se nomme pas…
      Développement et Paix n’est pas «que l’organe» (un appendice, et dit sur un ton méprisant) des évêques. Dès sa fondation (voir sa charte) il se voulait sous la responsabilité des laïques en lien avec les évêques canadiens. Les évêques canadiens n’en sont pas les «boss»; ces termes et mentalités relèvent de l’esprit du monde capitaliste et n’ont rien à voir avec l’Évangile. C’est au Vatican qu’on parle des Caritas comme «expression de la charité», lors de la rencontre internationale des Caritas, pour dire «…de la charité du pape». Alors que c’est toute l’Église Peuple de Dieu qui est l’expression de la charité… du Christ. On a ici un problème d’ÉGO surdimensionné et de culte de la personnalité.

      «L’Église n’est pas une démocratie» dites-vous. Est-elle un Empire alors? Avec son Empereur et sa cour et son étalage de richesse, de cérémonies et de luttes de pouvoir scandaleux. Qu’a-t-elle à faire avec le fonctionnement hyperpyramidal de type militaire avec une armée de petits soldats qui suivent les ordres sans réfléchir? N’avez-vous jamais lu l’histoire des premiers siècles du christianisme alors que les communautés avaient des «fonctionnements démocratiques» pour élire ses responsables et pasteurs? «Jugez de tout par vous-mêmes» disait Jésus (Lc 12, 57).
      Le serviteur ne veut en rien devenir le patron mais un frère, une soeur, adulte, debout et responsable. Dieu a osé s’abaisser jusqu’à nous, devenant notre frère en Jésus, en toute humanité, allant même jusqu’à nous laver les pieds, à genous devant nous… La structure cléricale et patriarcale de pouvoir absolu dans l’Église romaine contriste grandement l’Esprit et les pratiques évangéliques de Jésus. Gérard Laverdure.

  3. En tant que frère adulte, j’aimerais mentionner à M. Laverdure que les salaires pharaonesque des dirigeants de Développement et Paix (plus de 120 000$ payés des poches des pauvres fidèles) est un scandale et un bel exemple d’injustice sociale. Que les pharisiens laïcs qui dirigent Développement et Paix commencent par redistribuer leurs richesses personnelles et alors, les pauvres que constituent l’assemblée des fidèles pourront recommencer à donner une part de leur petit pécule. Quand à l’enseignement du pape Laverdure, désolé, mais je sais reconnaître la voix de mon berger, le Christ, et ce n’est pas la sienne…

  4. Soutenons Développement et Paix

    Occupez-vous de partager votre propre richesse. Vous n’avez aucune idée de qui partage quoi avec qui dans sa vie. C’est à chacun de juger en conscience. «Jugez de tout par vous-mêmes» disait Jésus (Lc 12, 57). Même le nommé Joseph Ratzinger, devenu Benoit 16, a déjà écrit qu’il fallait suivre sa conscience à tout prix, même si cela nous plaçait en opposition avec l’enseignment officiel du Magistère. Et il était à jeun. Saint Thomas d’Aquin a dit la même chose. Personne ne peut se substituer à notre conscience. Gérard Laverdure.

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